De belles nouvelles !

Publié le 03/12/16
AFDP Nanbudo
De belles nouvelles !

Après Jean-Luc Rubio il y a quelques années, Stéphane Carel et Isabelle Amiel ont récemment obtenu leur 6e Dan Fédéral, passé au sein de la FFKDA (Fédération Française de Karaté et Disciplines Associées). Nous les félicitons pour ce grade, et nous les remercions chaleureusement pour leur travail et leur enseignement ! Ces grades fédéraux contribuent à la reconnaissance du Nanbudo au sein des arts martiaux, et sont donc importants pour nous, pratiquants, heureux de voir le travail de nos gradés récompensé, mais aussi pour notre style, toujours mieux représenté, mieux reconnu. C'est l'occasion pour nous de revenir sur le témoignage d'Isabelle sur sa rentrée à Bagneux, club fondé par Stéphane. Bonne lecture à vous, et encore toutes nos félicitations à Isa et Stéphane ! Ossu !

AFDP Nanbudo

Tenshin – le blog : Bonjour Isabelle, tu es la prof de Bagneux. Ta rentrée s’est bien passée ?
 
Isabelle : Oui, je suis très contente de notre rentrée à Bagneux. Je dis « notre » parce que je ne suis pas le seul prof de Bagneux, c’est important de le rappeler. Et oui, elle s’est bien passée, parce que non seulement j’ai mes anciens qui sont revenus, et j’y comptais bien, mais on a aussi pas mal de nouveaux, cette année. Et ça c’est une bonne chose.
 
Tu es rentrée quand ? Il ya eu une « pré-rentrée » avec les anciens ? Comment ça s’est passé ?
 
Cette année, on a fait la rentrée des adultes tout début septembre, et je crois que la rentrée scolaire était assez tôt dans l’année, une semaine après. On laisse toujours une semaine pour la rentrée des enfants.
 
Comment ça se passe au niveau du recrutement ? Vous avez des « filons » à Bagneux, ou c’est tous azimuts ?
 
En fait, il y a trois phénomènes.
Il y a un premier facteur inexplicable. Il y a des années avec beaucoup de nouveaux, d’autres avec très peu, et on ne sait pas trop pourquoi.
Et on a deux autres « sources ».
La première, c’est qu’on fait de petites démonstrations, pas forcément de grande envergure, pas forcément dans de grands événements, ni avec beaucoup de compétiteurs. L’année dernière on avait fait une démonstration dans une activité qui s’appelle Copaca’Bagneux. C’est pendant l’été, pour les familles qui ne partent pas en vacances, les enfants peuvent venir essayer, et on avait recruté pas mal de petits. Cette année on a fait une petite démonstration en tout début d’année, à la fête des vendanges de Bagneux. Il n’y avait pas non plus énormément de monde, et cette fois un jeune de vingt ans est venu se renseigner et s’est inscrit.
La seconde, c’est le bouche à oreille, et les anciens qui recrutent des nouveaux. Lors de notre AG l’an dernier en juin, on avait parlé du fait que ce serait bien que l’on ait plus de jeunes et d’ados, et on avait demandé aux ados déjà présents d’amener leurs copains. Un d’entre eux, Alexandre, pour ne pas le citer, nous a pris au mot, et nous a ramené trois de ses amis. Un est déjà inscrit, un autre a l’air bien parti pour s’inscrire. Ca s’enchaîne un peu comme ça, et on a de jeunes adultes, des adultes, qui se sont inscrits.
 
Certains clubs misent sur les forums associatifs de début de saison, c’est le cas à Bagneux, ou pas particulièrement ?
 
La fête des vendanges, c’est un peu cet esprit. Moi je pense qu’il faut se saisir de toutes les occasions. C'est-à-dire que si on nous propose de participer à une fête des sports, des associations, on essaie déjà, par principe, de répondre présent, mais en plus on s’aperçoit que si on grappille par ci par là une, deux personnes, mine de rien, ça fait toujours du monde au club. Plus le bouche à oreille des membres et de leurs amis, c’est comme ça que l’on se retrouve avec une bonne rentrée, avec des adultes débutants.
 
J’ai oublié de dire une chose dont je suis très très contente, c’est qu’on a cette année deux papas avec leurs petits garçons de 4-5 ans qui se sont inscrits, pour une pratique parent-enfant, que l’on ouvre à Bagneux, avec plus ou moins de bonheur selon les années, et c’est sympa aussi.
 
Il y a un contexte favorable aux arts martiaux, au sport, à Bagneux ? Il y a de la « concurrence » ?
 
Il y a de la concurrence « arts martiaux », puisqu’il y a du Judo, de l’Aïkido, du Tae-Kwon-Do, du Ju-Jitsu Brésilien, de la Boxe Française, de la Boxe Anglaise. Après, nous on essaie de miser sur l’ouverture au public handicapé, l’ouverture à tout pratiquant quelles que soient sa condition physique, ses capacités. D’ailleurs, à ce propos, on a une piste pour la rentrée, je vais proposer un cours d’essai à un groupe de personnes en obésité-surpoids. Ca se fera pendant les vacances de Toussaint, et c’est un projet qui est travaillé avec le COMB depuis l’année dernière, pour toutes les sections sportives, que je pilote avec le club omnisport, d’ouverture à tout type de difficulté, handicap, etc.
Dans ce cadre-là, c’est avec le centre médical de santé de Bagneux, ils nous ont dit que les personnes en situation d’obésité-surpoids n’osent pas venir pratiquer avec tout le monde parce qu’elles se sentent sous le regard des autres.
 
J’ai dit qu’on avait un créneau libre en ce moment le mercredi soir, où vient très peu de monde. Si j’ai un groupe, je pourrai ouvrir un cours spécifique. On va faire cet essai en novembre.
 
Le COMB vous permet donc de toucher pas mal de monde, du moins vous donne des ouvertures.
 
En fait cela dépend des initiatives de chaque section, mais quand on propose des choses on est écoutés, et on obtient un accueil favorable, toujours, du club multisport.
 
Tu as fait un bilan avec les pratiquants et les autres enseignants de l’année passée ?
 
On n’a pas fait ça en fin d’année dernière, mais plutôt en cours d’année dernière, parce qu’il y avait un grand projet, toujours au club multisport, de faire une sorte de cahier de toutes les activités et de toutes les sections , et ils nous ont poussé un peu à travailler notre bilan, du coup on a réfléchi à tout ça. A cette occasion, on a consulté tous les anciens pour voir ce qui manquait, ce qu’il y avait à améliorer, ce qu’on pouvait faire.
 
Vous avez définis des objectifs, sur cette base ?
 
Nos objectifs étaient d’une part d’essayer de développer le nombre d’adhérents, parce que c’est important, d’autre part de renouveler nos enseignants, du moins de redynamiser le groupe des enseignants, et notamment de penser aux jeunes qu’on accueille, parce qu’il faut bien dire que tous les enseignants de Bagneux ne sont plus très jeunes, on est tous aux alentours de 50-60 ans. Djiby s’est vraiment investi cette année, non pas en tant qu’assistant, mais professeur à part entière, et ça a permis de drainer tout le groupe des ados et des jeunes. Je ne veux pas dire que seul un jeune peut enseigner à des jeunes, mais je pense qu’il leur faut, de temps en temps, l’apport d’un compétiteur de haut niveau, jeune, etc ., donc on a travaillé cet axe-là. Le seul truc qui m’insatisfait encore personnellement, c’est le manque de pratiquantes féminines adolescentes et jeunes. On a des petites filles, en moins grand nombre que les petits garçons, on a des femmes adultes (j’en suis un exemple, Ghyslaine aussi), en assez bonne proportion, mais on a un creux dans les 12-25 ans. Ca, j’aimerais bien qu’on le travaille.
 
Tu as des pistes, pour ça ?
 
Là on est en train de recruter des ados et de jeunes adultes garçons, j’espère qu’ils vont nous amener des filles.
 
Pour atteindre tes objectifs, tu demandes des fois de l’aide aux clubs voisins ?
 
Oui, tout à fait. Quand on fait des démonstrations, par exemple. Pour Copaca’Bagneux, la démonstration avait lieu en plein été, et nos propres « troupes » étaient déplumées parce que les gens étaient en vacances. On avait eu un apport de Dorian (de Bourg-La-Reine), de Liza (de Marseille), qui était de passage. Toujours, quand on les appelle, les clubs voisins viennent donner un coup de main. Une autre chose importante, c’est qu’on ouvre nos portes aux pratiquants d’autres clubs, et j’encourage nos jeunes adhérents à aller s’entraîner ailleurs. Je trouve que ce côté portes ouvertes entre nos clubs est très dynamisant, parce que parfois les jeunes d’un club peuvent se sentir isolés, ils ne sont pas très nombreux, ils ont besoin d’autres défis, et de rencontrer d’autres jeunes. Et le fait d’avoir cette tradition depuis quelques années est très important pour la vie de chaque club.
 
En parlant de la vie de ton club, justement, est-ce que tu pourrais, en quelques mots, nous décrire le club de Bagneux ?
 
C’est aujourd’hui le plus ancien club d’Ile de France, il a été créé par Stéphane Carel, et il a un peu cette étiquette de maison mère en Ile de France, puisque les professeurs du reste d’Ile de France sont en grande partie d’anciens élèves de Stéphane, de Bagneux. C’est à la fois une grande force, parce que c’est la maison mère, et en même temps ce n’est pas évident de garder ce lieu, d’en être la gardienne (avec d’autres, encore une fois, je ne suis pas seule). Voilà pour l’historique. Stéphane est un passeur, comme il le dit lui-même, il crée quelque chose, il détecte les talents, il les met en position d’enseignement, il prend un peu de recul, et quand il voit que ça tourne, il va un peu plus loin. En ce moment il s’occupe de l’Ile de France, et même de la France, voire même de l’International. C’est un détecteur de potentiels. C’est ce qu’il a fait à Bagneux, et il a fait en sorte d’être de moins en moins présent pour qu’on puisse prendre le relai et qu’on puisse s’épanouir à notre tour comme professeurs du club.
Le Club de Bagneux, aujourd’hui, et c’est peut-être la marque de clubs en Ile de France, est marqué par la diversité de ses pratiquants : des tous petits (4-5 ans), jusqu’à des seniors (on a eu des pratiquants de plus de 80 ans), des gens de tous niveaux physiques (des pratiquants comme Djiby qui peuvent arriver à très haut niveau en compétition internationale), et d’autres qui ne pratiquent que le Yin, ne font pas de chutes, ont mal aux genoux, au dos. On s’ouvre aussi beaucoup au handicap, puisqu’on a souvent eu des enfants et des adultes handicapés mentaux, on est très ouverts à toute difficulté. Je pense que si je devais définir vraiment le Club, son sens, c’est l’ouverture à tous.
On enseigne dans la lignée de l’esprit dans lequel enseignait Stéphane, dans cet esprit d’ouverture. Après, chacun enseigne à sa façon, parce qu’il nous a toujours dit « vous ne ferez pas comme moi, mais chacun de vous fera à sa façon, ». Chacun a sa façon d’enseigner, et on enseigne tous avec cette éthique d’ouverture qui nous a été transmise, afin que chacun et chacune prenne sa place dans le club.
 
Tu vois cette ligne éthique chez chaque enseignant ?
 
Quand je vois que j’ai des jeunes de 14 ans qui prennent un groupe et ont la patience d’enseigner à des plus petits , à des gamins qui ne tiennent pas forcément bien en place, je me dis que le message passe, que les choses se transmettent.
 
Tu aurais des questions, pour les autres clubs, pour l’AFDP, la WNF ?
 
J’ai toujours une interrogation dans mon club, et je sais que c’est aussi le cas à l’AFDP, j’en ai discuté avec la présidente : c’est l’articulation entre le monde compétitif et le monde non compétitif. Parce que la compétition, en France, prend une grande importance, c’est l’occasion d’échanges entre les clubs, et ça ne touche pas forcément tous les adhérents, loin de là. On aurait peut-être intérêt aussi à se poser des questions sur d’autres formes de rencontres interclub, comme un stage national. On se rend compte lors de ces stages, hélas, qu’on touche beaucoup moins de monde que lorsque l’on fait une compétition. Je me pose donc la question de savoir quel temps je consacre à la préparation de la compétition, comment je fais pour m’occuper d’eux, pour bien les préparer et répondre à leurs attentes, sans oublier le reste du club, la vie du club. Au niveau de l’AFDP, c’est la même question : comment à la fois travailler, avoir des compétiteurs de bon niveau, préparer une équipe de France pour aller à l’international, et ne pas oublier les gens qui soit sont moins bons en compétition, soit même, pour la plupart, ne font pas de compétition, ne sont pas intéressés par la compétition.
 
Tu as commencé à travailler sur ce sujet ?
 
Oui, via l’ouverture de la section pour les personnes en obésité-surpoids, l’ouverture de la section parents-enfants, pour qu’il n’y ait pas le choix à faire entre pratique de l’adulte et pratique de l’enfant. Ca, c’est des pistes pour ne pas rester uniquement dans la compétition. Au niveau national, on est en train d’en discuter avec d’autres présidents de clubs et professeurs et de se poser la question de faire des stages régionaux enfants, ou à thèmes, destiné à un public en particulier.
 
Merci beaucoup Isa !

 

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