Toulouse, séminaire au Nanbudo Kaikan, les 7 et 8 octobre 2023.

Publié le 07/11/23
AFDP Nanbudo
Toulouse, séminaire au Nanbudo Kaikan, les 7 et 8 octobre 2023.

Savoir situer, sur son corps, les principaux points d'entrée de l'énergie (tsubo) est une chose. Mais arriver à les ressentir en est une autre.

C'est ainsi que s'est ouvert, cette fois, le stage dirigé par Stéphane Carel Dai Shihan, dans ce lieu emblématique qu'est le Honbu Dojo du Nanbudo, dojo de Doshu Soke. Cela me fait souvent dire que « le Coeur du Nanbudo bat à Toulouse ».

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Le ton est donné. Le dojo est petit, mais magnifique ! Nous sommes peu nombreux et nous avons le temps pour mener une recherche particulière et passionnante : « Comment lier les trois aspects du Nanbudo ? Kidoho, le travail de l'énergie, Budoho, la voie du combat, et Noryoku Kaihatsuho, l'aspect du développement de soi et philosophique ». Ou plutôt, comment percevoir par la pratique, ce que l'on sait intellectuellement ? Les trois sont un, la distinction n'est que pédagogique, et donc artificielle. Je pourrais arrêter là mon récit, et vous dire « venez la prochaine fois, vous verrez, vous comprendrez ».
Je vous donne quand même quelques indices…

  • Les premiers exercices nous ont permis d'aborder les techniques dites « yin » en langage courant, mais en passant par le ressenti, pas par l'intellectualisation. On abordera notamment dans cet état d'esprit le Keiryaku ichiban avec Setsui Kanki Kokyu et Kime no Kokyu.

  • Mais il y a aussi la mise en pratique des principes philosophiques : on peut pratiquer un Randori avec sept forces et trois principes, par exemple, en les criant en attaque, en défense, en dialogue avec l'autre…

  • Révisons un Chokusen Randori ! Rappelez-vous, il s'agit d'utiliser les attaques des Sotai (mae geri+tsuki, mawashi+ gyaku tsuki) mais de défendre avec des techniques de Randori et pas de Sotai. Et maintenant jouons un peu : Tori attaque librement mae geri ou mae geri + tsuki. Uke doit déchiffrer l'attaque pour adapter sa défense. Nous sommes en train de travailler Yomi, la lecture et l'anticipation des attaques. Nous découvrons donc par la pratique un principe essentiel dans le combat au Nanbudo. Il y a aussi Kime (décision), Zanshin (vigilance), Maaï (distance), Hyoshi (rythme). Stéphane a des exercices pour illustrer et travailler tout cela ! On se prend au jeu, on se passionne, on s'engage à fond dans l'entrainement et le temps file sans qu'on le voie passer…

  • Nous nous essayons à la pratique de Ki Nanbu Taiso « en pleine conscience », sans temps morts, comme un acteur de théâtre No. Stéphane nous explique, nous met dans l'ambiance et nous embarque : nous nous imaginons tous observés par un samouraï prestigieux, armé de son katana, prêt à nous attaquer à la moindre baisse de notre vigilance (Zanshin). Il faudrait tout pratiquer dans cet état d'esprit ! Quand on fait un Randori, un Kata… Cela nous ouvre d'énormes perspectives de travail, comme toujours après un stage à Toulouse !

  • Nous cherchons aussi à sentir l'énergie dans le « yang » et pas uniquement dans les exercices de travail d'énergie « yin ». Nous prolongeons les mouvements de Ki Nanbu Taiso en envoyant notre énergie très loin. Puis, nous essayons sur une attaque tsuki, c'est une autre affaire !

  • Nous prenons aussi le temps de discuter. C'est très important ! Stéphane explique que pratiquer un Budo c'est apprendre des choses très dangereuses pour ne pas les utiliser. Ça nous élève et ça donne du sens. Le Budo est une voie d'accomplissement de soi. Stéphane cite à ce sujet Roland Habersetzer, que je propose comme mot de la fin : « Ne pas se battre, ne pas subir. »

Un grand merci à Stéphane Carel Dai Shihan et à chaque stagiaire dont l'implication a aussi contribué à la magie de ce stage.

Isabelle Amiel Hanshi

AFDP Nanbudo

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