De compétiteur à arbitre : la coupe de France de Nanbudo vue sous un autre angle.

Publié le 05/03/18
AFDP Nanbudo
De compétiteur à arbitre : la coupe de France de Nanbudo vue sous un autre angle.

Suite à la Coupe de France 2018, des éléments de réflexion d'Adrien Paul Batiga, des Nekos de Cachan : comment passe-t-on de la compétion à l'arbitrage ?

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Comment vit-on la compétition quand on n’est plus soi-même engagé dans la « course » à la victoire, ou dans  l’ « affrontement » contre des adversaires tout aussi, voire plus, intéressés par la perspective d’une victoire finale ? Comment vit-on la compétition quand on n’est plus sujet à la tension et à la pression inhérentes au fait de devoir présenter une prestation devant tout le monde ?

Avec ce billet, je reviens sur la petite expérience d’arbitrage que depuis deux ans je vis, n’ayant plus le temps de me préparer aux compétitions, pour des raisons que je vous dirai une autre fois …


D’abord les enfants …..

J’ai eu peur au début de m’ennuyer à la perspective de regarder défiler des « shi ho tai » pendant une bonne partie de cette matinée froide du samedi. Heureusement, Isabelle Amiel a eu l’idée géniale de faire un petit échauffement aux enfants avant le début des hostilités.  

Les moteurs bien chauffés, les mômes nous ont régalés de leurs « kata », en nous plongeant, comme seuls ils savent le faire, dans leur monde innocent, plein de douceur, sans manquer de vigueur, ni de vérité …

Le plaisir que j’ai pris à les regarder n’avait d’égal que le regret que j’éprouve de n’avoir pas commencé la pratique du Nanbudo au même âge.


... Et puis les adultes …

Alors eux, ont beaucoup joué avec mes nerfs !! Entre les « maaï », les balayages élevés, et j’en passe… Mais je leur dois une confession : ils m’auront permis de mettre en pratique un certain nombre de règles d’arbitrage. On voit mieux, en position d’arbitre ce qui nous était souvent reproché quand on était compétiteur ; et quand on se retrouve à devoir juger les autres, on le fait avec d’autant plus de bienveillance qu’on n’arrête pas de se voir, de se revoir à leur place, mais toujours avec la rigueur qui sied à cet exercice d’arbitrage bien entendu ! Et évidemment cela me démangeait par moment de retourner sur le tatami, le temps d’un ju-randori…
Oui la transition n’est pas encore bien digérée, je vous l’accorde !


…Et enfin le collège des arbitres !

On quitte pour ainsi dire un groupe (compétiteurs), pour en intégrer un autre, celui des arbitres ! Je me suis senti comme dans une autre école ! Les plus expérimentés, les superviseurs, avaient cette bienveillance et étaient toujours présents, prêts à agir, à répondre à une question, à lever un doute, à reprendre les choses en main, à confier des tâches, à faire confiance ! C’était plutôt rassurant.

C’est ma cinquième coupe de France, la deuxième en tant qu’arbitre, et d’aussi loin que je m’en souvienne, c’est la compétition au cours de laquelle il y a eu une plus grande unanimité autour des décisions arbitrales, très peu de revendications. Ce qui témoigne d’une grande maturité, d’une grande avancée, aussi bien dans l’arbitrage que dans l’esprit de fair play !

Bref, quand on n’est plus compétiteur, il est vrai que l’on vit certaines émotions par procuration, mais elles n’en sont pas moins intenses. Aussi, je pense pouvoir dire, après tout cela, que cette compétition fut belle !

Ossu !

Adrien P. Batiga, Neko Cachan.

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