Les petites pierres de Dai Shihan VI : Alors c’est quoi le Nanbudo épisode 2 !

Publié le 01/11/18
AFDP Nanbudo
Les petites pierres de Dai Shihan VI : Alors c’est quoi le Nanbudo épisode 2 !

Et oui, il faut rapidement expliquer à des enfants, leurs parents, des adultes, des propriétaires de salle ce qu’est succinctement le Nanbudo !

         Pour ceux qui connaissent le Doshu Soke c’est simple : c’est l’école créée par Yoshinao Nanbu Doshu Soke.

         Sinon il y a une définition de Doshu Soke : « c’est un art de création de l’énergie », mais c’est compliqué pour beaucoup, sans pratique, de comprendre ce que cela veut dire. Ça vaut quand même le coup d’essayer pour des interlocuteurs travaillant sur le champ du Ki, mais ils ne sont pas nombreux !

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Et oui, il faut rapidement expliquer à des enfants, leurs parents, des adultes, des propriétaires de salle ce qu’est succinctement le Nanbudo !

         Pour ceux qui connaissent le Doshu Soke c’est simple : c’est l’école créée par Yoshinao Nanbu Doshu Soke.

         Sinon il y a une définition de Doshu Soke : « c’est un art de création de l’énergie », mais c’est compliqué pour beaucoup, sans pratique, de comprendre ce que cela veut dire. Ça vaut quand même le coup d’essayer pour des interlocuteurs travaillant sur le champ du Ki, mais ils ne sont pas nombreux !

         Dans mes petites pierres II j’ai commencé à effleurer le sujet d’une part en disant que l’on ne compare pas les écoles entre elles sur des éléments techniques et d’autre part je commençais une présentation (et non pas une définition) :

         « Le Nanbudo est un Art à part entière, créé par Yoshinao Nanbu Doshu Soke, où l’on retrouve des techniques de combat (percussions, projections, étranglements, torsions d’articulation…), des techniques de santé (respiratoires, énergétiques, gymniques…) et des techniques de réalisation de soi (méditations, réflexions, symbolisation…) que l’on pratique seul ou à plusieurs.

         De plus il y a une compétition qui d’une part ne dénature pas le Nanbudo et d’autre part peut permettre un travail sur soi, dès lors que l’on est entouré d’éducateurs (pas au sens diplômé mais au sens de ce terme). »

         Tout en gardant cela, il faut creuser.

         Une manière de faire est d’essayer de comprendre d’où l’on vient, et je m’y suis un peu essayé en stage théorique pour les éducateurs d’Iles de France et pour le cours théorique du stage International de Playa de Aro dirigé par Nanbu Doshu Soke.

         Remontons le temps : avant le nanbudo il y avait le karaté Sankukai créé par Nanbu Doshu Soke, avant il y avait le Shukokai, école de Tani Senseï pratiqué, enseigné et développé en Europe notamment par son élève : Nanbu Yoshinao.

         Et avant il y avait Kenei Mabuni, le créateur du Shito ryu, le sensei de Tani.

         Et avant ? Le Thi et l’okinawa té

         Et avant ?

 

         Je ne vais pas paraphraser les livres d’histoire, je vous conseille de lire Karaté de la tradition, Roland Habersetzer, éditions amphora

         Mais j’ai retenu déjà une première chose :

         Le Karaté vient d’Okinawa, petite ile au sud du Japon, occupée tout à tour par les chinois et les japonais. Il y a donc eu des influences chinoises et japonaises et ce dans une circonstance particulière : l’occupation avec l’interdiction de posséder des armes, notamment lors de l’occupation par le clan Satsuma avec des samouraïs japonais faisant partie de l’élite d’une école, le Jigen ryu. Le Jigen ryu est une école de sabre où il est déshonorant d’avoir à frapper un deuxième coup. Le Thi s’est développé dans la clandestinité, sans trace écrite, développant l’idée du sabre auquel il pouvait faire face : tuer d’un seul coup que ce soit par atémi ou kansetsu : le Thi « le sabre à mains nues »

         Au japon se développent une multitude d’écoles de ju jitsu à côté des écoles de ken jutsu. Là aussi les influences chinoises existent. Ces écoles sont destinées plutôt aux samouraïs, pour ne pas utiliser leur sabre, ou lorsqu’ils se trouvent dépossédés de leur sabre, ou tout simplement pour garder la forme dans un art de combat lors les périodes calmes. Et donc là nous avons beaucoup de traces écrites. Mais du coup la nécessité de tuer d’un seul coup se fait moins sentir, le sabre est là pour cela.

         L’Okinawa te (qui continuera d’exister) donnera notamment le Karaté avec ses grandes tendances Shotokan, Shito ryu, Goju ryu, Ueshi ryu et le Ju Jitsu donnera notamment le Judo et l’Aikido.

         Une particularité est le Wado ryu qui introduira du karaté dans le ju jitsu (d’autres diront l’inverse !)

         Une différence fondamentale va se révéler : l’atémi dans beaucoup d’écoles de ju jitsu est un coup de diversion, une frappe pour « préparer le terrain », afin d’effectuer ensuite une projection ou un déséquilibre ou une luxation et enfin, éventuellement pour terminer par un atémi.

         Alors que l’atémi en Thi et dans le karaté qui suivra doit être définitif et donc, souvent, s’il y a projection ou luxation c’est avant l’atémi final. La diversité des atémis (parties de la main et du pied en fonction des parties du corps à percuter » sera plus grande et les techniques « positions, hanches, hikité, mouvements de poignet et de pieds » pour être efficace beaucoup plus développées.

         Déjà le karaté d’Okinawa s’est profondément transformé à Okinawa même, avec la volonté d’en faire une méthode éducative, avec des vertus médicales constatées par les médecins pour entrer dans l’école, les techniques ls plus dangereuses étant supprimées et des exercices éducatifs ainsi que certains katas créés.

         Mais pour se faire accepter au Japon dans le monde du Budo il se transformera encore beaucoup et Funakoshi dira que le karaté au Japon n’a plus rien à voir avec celui pratiqué dans son enfance.

         Et nous ne sommes pas encore à la compétition qui spécialisera le Karaté en atémi à côté du judo spécialisé en Nage.

         Le karaté sportif simplifiera les techniques d’atémi pour « gagner » et éliminera, sauf dans quelques écoles traditionnelles les projections et torsions, et bien des bunkaï dans les katas. Il contribuera également à unifier les styles.

         C’est dans cet univers de compétition naissante qu’une météorite passera, Nanbu Doshu Soke qui intégrera dans la compétition des balayages dévastateurs, et après tous ses combats remportés, à 23 ans se mettra à la recherche de son art.

         Près de 50 ans après l’apparition et la transformation du Karaté, c’est un japonais, avec sa culture, d’une famille de budokas (judo, sumo naginata…) sa compréhension d’autres budos, japonais ceux-là, que pour moi, cela n’engage que moi, il reviendra à la richesse du karaté, mais non pas pour revenir en arrière, mais pour le dépasser, aller de l’avant vers de nouvelles contrées pour le 21e siècle.

         Ces transformations avec une société qui change, avec la compétition, avec les violences qui prennent d’autres visages, avec également tant les mythes de l’histoire des arts martiaux que le manque de traces écrites, avec le passage du Jutsu au Budo et son lot de confusions nous réservent encore bien des petites pierres pour baliser les chemins pour aller vers…

         Peut-être avez-vous l’impression que cela ne vous avance pas beaucoup pour dire ce qu’est le Nanbudo ? Au fait, c’est quoi le judo ? c’est quoi l’aïkido ?...

         En tout cas si « on ne peut pas dire » en le pratiquant on le ressent non ?

         Suite aux prochains épisodes

        

Carel Stéphane Daï Shihan

AFDP Nanbudo

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