Les petites pierres de Daï Shihan XXXXI : les stages : c’est reparti !

Publié le 06/12/21
AFDP Nanbudo
Les petites pierres de Daï Shihan XXXXI : les stages : c’est reparti !

Enfin, la saison des stages est repartie, espérons que les contraintes dues à la situation sanitaire mondiale leurs permettent de se réaliser au mieux.

Le calendrier des stages internationaux de la WNF est dense, plus de 11 sont déjà programmés, avec comme nouveauté la volonté d'en organiser un annuellement dans tous les grands pays africains du Nanbudo, et lorsque nous en aurons les moyens dans les 4 à 6 pays africains où le Nanbudo commence à s'implanter.

Avec les retrouvailles, le grand plaisir de pratiquer ensemble, ces stages seront aussi l'occasion de discuter de l'organisation du Nanbudo afin de préparer l'Assemblée générale de la WNF qui aura lieu à Playa de Aro, avant le stage, fin juillet.

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Autre nouvelle, le Nanbudo Kaikan rouvre ses portes, pour les stages de la WNF bien sûr, mais il peut également y être programmés d'autres types de stages, nationaux ou internationaux, à la demande : professeurs ? hauts gradés ? Arbitres ? ou tout simplement un club (ou plusieurs) ayant envie de s'entrainer dans le Honbu Dojo.

Le calendrier de l'AFDP, le Nanbudo en France n'en n'est pas moins dense : stages nationaux, stages régionaux, initiatives avec la FFKDA, compétitions…

Le Nanbudo, c'était Nanbu Doshu, se déplaçant inlassablement dans tous les pays, pour tester ses techniques et les modifier afin qu'elles soient accessibles au plus grand nombre.

Une des particularités de beaucoup de Nanbudoka français, c'était de ne pas attendre que le Doshu vienne dans son club, mais de se déplacer à tous les stages organisés en France et de participer nombreux au stage de Playa de Aro, gradés comme débutants.

Il n'y avait pas internet ! Et les stages étaient organisés dès fois « à l'arrache ». Notre seule préoccupation était de savoir où et quand le prochain stage avait lieu, alors on allait à la recherche : « allo, tu sais où est le prochain stage ? », et il y avait aussi « allo, Doshu vient de m'appeler, il y a un stage le week end prochain, tu peux venir ? Tu peux appeler intel et intel pour passer l'info ? »

Habitude prise et qui a continué après, même avec le programme annuel des stages donné par l'association française du Nanbudo, tant on savait qu'il y avait des stages impromptus !

Comment avoir un Nanbu Doshu en recherche perpétuelle et ne pas aller dans ses stages, au moins dans notre pays ? Comment ne pas se déplacer également en solidarité avec le club organisateur afin qu'il ne boive pas la tasse, je parle financièrement.

Alors ce sont de 4 à 9 stages qui étaient organisés annuellement en France, cela faisait beaucoup de sacrifices financiers, et notamment au stage de Playa, l'équivalent pour beaucoup d'un mois de salaire à économiser.

Partir après le travail le vendredi soir, passer des nuits blanches ou de courtes nuits en voiture (le moins couteux à 4 ou 5), et revenir, fatigués, très fatigués, le dimanche soir, souvent tard. Et il fallait se relever de bonne heure lundi matin pour le travail ou les études, avec un seul désir, aller au cours de Nanbudo le lundi soir !

Mais, dans la voiture au retour venait immanquablement : « il était bien ce stage ». Ces voyages en voiture étaient l'occasion pendant ces longues périodes de discussions intenses, pour ne pas s'endormir ! pour que le conducteur ne s'endorme pas ! Des liens très forts ce sont créés entre Nanbudoka, avec le Doshu, avec le Nanbudo.

Un état d'esprit s'est créé : bouger ! ne pas attendre ! aller chercher ! ne pas se reposer sur ses lauriers ! se construire ! se réaliser ! vivre un véritable art martial.

Oui, la fatigue peut créer un bonheur collectif, telle la fête après un dur moment de labeur !

Les moments de bonheur, de joie, ne peuvent pas venir sur commande par smartphone, ils se créent.

Les temps changent, ok, ok, de tout temps les temps ont changé ! Doshu disait souvent « on va tout changer » Oui, mais on ne se donne pas les moyens d'aller aux stages, on change quoi ?

J'ai découvert, bien après nos périples des débuts, ce passage du livre de Roland Habersetzer Soke qui a pour titre : » Fondamentalement MARTIAL ? Matières à réflexion sur les arts martiaux » aux éditions Budo Editions

Il écrit : « Si vous voulez vraiment aller au fond des choses, allez en stage, chaque fois que vous le pourrez. Il apporte toujours quelque chose, même si ce gain n'est pas toujours spectaculaire. Evidemment, en ces temps pragmatiques, se pose la question du fameux rapport investissement -rendement…Pour chacun ce rapport change avec le temps et la progression. Mais un stage dirigé par quelqu'un de responsable et de sincère est toujours source d'intérêt et de progrès. Simplement, acceptez de ne plus juger sur les mêmes critères à vingt ou a quarante ans. Le temps vous a changé, et vous changera encore. Sachez évoluer tout en gardant l'esprit de découverte du jeune débutant. Car sinon le temps vous rattrapera d'un seul coup…Gardez pour vous ces états d'âme négatifs et si corrosifs sur votre entourage, si vous ne voulez plus être jeune mais ne supportez pas de vous découvrir vieux. A tout âge, a tout niveau, un stage, à condition de le vouloir vraiment, de ne pas vous disperser et de ne jamais aller jusqu'à l'indigestion, est une démarche enrichissante. Comme une bouffée d'oxygène dont tout le monde a besoin de temps en temps. Pour faire repartir en avant, mieux qu'avant, plus fort, ou autrement. Mais repartir…rester dans la course…

Oui finalement, tout est question de motivation réelle, de force d'engagement. Le reste se résume à de mauvaises excuses. N'écoutez ni les fatigués ni les aigris, ceux qui, jeunes, sont déjà sans âge, et ceux qui, plus âges, voudraient que tout le monde s'arrête puisqu'ils sont déjà arrêtés… »

Fabuleux ! je ne saurai pas mieux dire, alors, au prochain stage ?

Ossu.
Carel Stéphane Daï Shihan

AFDP Nanbudo

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