Une rentrée : Ste Geneviève

Publié le 20/11/16
AFDP Nanbudo
Une rentrée : Ste Geneviève

A l'occasion d'un stage en octobre 2016, nous avons interrogé certains professeurs sur leur rentrée de club. Ici le témoignage d'Emmanuel ERB, dit "Manu", professeur du Nanbudo Centre Yves Montand, à Sainte-Geneviève, dans l'Oise (60).

AFDP Nanbudo

Tenshin - Le Blog : Bonjour Manu, est-ce que ta rentrée s’est bien passée ?
 
Manu : Très bien, très positif, comme rentrée, quelques nouveaux élèves sont arrivés, cela fait plaisir. On a aussi un investissement de plus en plus important de la part des anciens, et ça aussi ça fait plaisir.  Certains nouveaux élèves sont d’anciens pratiquants d’arts martiaux, ça t’oblige à te remettre à zéro à chaque fois
 
D’anciens karatekas ?
 
Plutôt des aïkidokas, qui avaient une petite appréhension, et c’est une petite victoire quand tu les vois arriver avec leur kimono, tu te dis que tu as gagné quelque chose, qu’ils veulent s’investir. Et quand tu apprends qu’ils sont inscrits, c’est une plus grande victoire encore.
 
Tu as fait ta rentrée à quel moment ?
 
En Septembre, en même temps que la rentrée scolaire, juste après la journée des associations.  Tu ouvres un stand, les gens viennent se renseigner, tu les informes, mais c’est toujours pareil, ce ne sont jamais les gens qui viennent se renseigner  que tu verras sur le tatami après. Mais ça permet de faire voir que l’on existe.
 
Comment recrutes-tu ? Par le biais de ce genre de forum ? Tu as d’autres moyens ?
 
On a ça, et cette année quelques membres du club  sont allés distribuer des prospectus, pour faire voir qu’il y avait du Nanbudo dans l’Oise, et notamment  dans les villages où l’on est. On a fait deux campagnes de tract, une journée en fin de saison au cours de laquelle nous avons fait une démonstration, et peut-être que cela nous a aussi apporté quelque chose.
 
As-tu un contexte favorable, dans l’Oise, à la pratique du Nanbudo, des arts martiaux, à la vie sportive et associative ?
 
Nous avons une grosse « concurrence » avec le Judo, et le Karaté n’est pas vraiment présent là où je suis, et c’est peut-être pour ça que je peux m’implanter. J’ai dû me débrouiller seul pour cela. J’ai entendu dire qu’il y avait des créneaux disponibles, et je me suis engouffré dans la brèche.
 
Tu as fait une sorte de bilan de l’année passée, en fin de saison dernière ?
 
On s’est posé beaucoup de questions à l’issue de la démonstration de fin d’année. Cela a été un challenge pour tout le club, j’ai réussi à mener les pratiquants jusque là,  et ils en sont contents, parce que j’ai eu des débutants qui sont allés se chercher pour faire cette démonstration, et je pense que la plus belle récompense a été cette démonstration,  parce que j’ai mis en avant les débutants, et c’est une belle victoire pour eux. Ils n’en sont pas à aller chercher de la compétition, mais ils se sont trouvés. J’ai notamment un jeune qui s’est inscrit au cours Yin, probablement par peur des coups, et par le biais de la démonstration, j’ai pu l’amener à tout ce qui est randori, kata, plus Yang. Il y est venu petit à petit, en étant rassuré. Par le biais des sotaï, il est arrivé aux randoris.   Et cette année il est inscrit aux deux cours (Yin, et plus général), et c’est une petite fierté.
Tu te donnes des objectifs, chaque année ? Ou tu fais en fonction de ce qui se présente, notamment en fonction de tes élèves ?
 
 J’essaie de guider et amener mes élèves  à rechercher par et pour eux-mêmes, et à s’améliorer. Je ne cherche absolument pas à ce qu’ils se montrent très forts, ce n’est pas le but, mais je les amène à se dépasser. J’ai évoqué le débutant qui devait être rassuré, mais j’ai eu le cas d’un autre jeune qui avait quelques problèmes, et dont l’objectif était d’arriver à suivre le cours jusqu’à la fin, sans qu’il ne soit complètement perturbé et qu’il ne fuie le cours, parce qu’il n’arrivait pas à suivre intellectuellement. Il avait la difficulté en horreur et n’arrivait pas à se maîtriser. Petit à petit il est arrivé à tenir un cours. C’est sûr qu’il me bouffait l’énergie de tous les cours, mais il arrivait à tenir.
Je l’ai perdu cette année, car il continue ses études ailleurs, mais c’est une victoire pour lui, il a réussi à se maîtriser, nerveusement, à tenir, à faire quelque chose.
 
Tu définis un programme en particulier, pour tes assistants, ou ça se fait au fil de l’eau ?
 
Nous sommes trop petits pour que j’attribue une section à un ou plusieurs assistants, mais j’essaie d’impliquer tout le monde. Un prendra un échauffement en charge, ou un exercice, et il expliquera ce qu’il a compris. Je cherche par là à ce que tôt où tard ils cherchent à s’investir dans l’enseignement, sans pour autant les pousser à aller chercher un diplôme. Qu’ils s’investissent au moins au niveau de la section. Qu’ils prennent la responsabilité du cours, et se montrent capable d’expliquer la pratique. Par ce biais, je vais peut-être susciter des vocations, que l’un des élèves se dise « je veux être prof à mon tour ». Mais d’entrée, dès la ceinture orange, ils peuvent être amenés à prendre l’échauffement.
 
Tu demandes un coup de main aux autres clubs ? L’Oise ce n’est pas exactement en Ile de France, mais c’est pas très très loin.
 
L’année dernière j’avais demandé un coup de main à Laurent Calbrix pour monter deux stages  ayant pour thème Ki  Nanbu Taïso Bunkaï.  On a essayé de faire ça en stage régional Ile de France. Hélas cela n’a pas eu de succès hormis avec les gens de mon club, et Richard et Greg (un ancien du club). Pour ainsi dire personne n’est venu.  Je le regrette un petit peu, mais je comprends les contraintes d’éloignement (quasiment deux heures de routes de Paris), mais j’avais pris soin de faire ces stages le matin et l’après-midi, de façon à « rentabiliser » le déplacement. Je trouve dommage que personne ne soit venu.
 
Tu serais prêt à renouveler cela ?
 
Pour cette année, je suis un peu échaudé, mais c’est à réfléchir. Si on garde le thème de Ki  Nanbu Taïso Bunkaï, on n’en est qu’à la moitié. Il nous reste cinq mouvements à étudier, sur deux journées. Et en Nanbudo il n’y a pas que ça ! Eventuellement, oui, pourquoi pas remettre ça ?
 
Tu pourrais nous décrire ton club, en quelques mots, son histoire, sa philosophie ?
 
Mon club n’est vieux vieux, il a été fondé en 2011. C’est une idée de mes enfants. Ils ont entendu par hasard qu’il y avait des horaires de libre, et on m’a confié le créneau. Au début, c’étaient les copains de mes enfants qui venaient, puis il y a eu d’autres personnes, et puis au fur et à mesure tout a été renouvelé, je n’ai plus qu’un de mes enfants qui pratique, les autres ont arrêtés. Parmi les anciens, Greg vient de temps en temps.  Le reste, c’est en renouvellement. En deuxième saison, j’en ai encore un ou deux, et ça se renouvelle petit à petit.
Notre philosophie ?
On apprend, on apprend. J’essaie de donner ce que je sais. Le problème d’avoir tout le temps des débutants, c’est que l’on remet tout le temps les compteurs à zéro. On apprend toujours les mêmes techniques. Par contre j’essaie de faire avancer les anciens. Notamment sur les katas, on doit avancer dessus. J’ai un cours Yin (Keiraku Taïso et Sotaï) et un cours plus Yang (combat, randori, Kata).
 
Comme on est peu nombreux, c’est de la camaraderie. Je ne perds pas une occasion de fêter un anniversaire à l’issue du cours. J’essaie de mettre ça en place, de faire un pot après un passage de ceinture. Convivialité avant tout.
 
Ca joue sur le type de pratiquants qui peuvent venir ?
 
Je pense que des gens se sont trouvés à pratiquer, ils sont demandeurs de cette camaraderie. A tel point qu’en fin de saison, l’excuse, ce sera la démo de fin d’année, et cela finira par un petit barbecue entre nous.
Oui, il y a une demande de convivialité, et de la part des pratiquants, qui chapeautent et organisent tout ça.
 
Aurais-tu des questions pour d’autres clubs, l’AFDP, la  WNF ?
Mmm, non…
 
Peut-être une mobilisation un peu plus importante pour un autre stage ?
 
Oui, bon, ça, qu’est-ce que je peux y faire ?
La semaine dernière, je suis allé au stage de Stéphane Carel (à Bagneux, au Sud de Paris), j’ai mis deux heures aller, autant au retour, pour deux heures de cours. C’est mon investissement à moi, je ne peux pas en demander autant aux autres
 
Merci bien, Manu, pour tes réponses !

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